Et une petite nouvelle, en alexandrin et avec des rimes relativement correctes :
L’ouragan
Quand volent les plumes et s’allongent les ombres,
Que pleure la lune, que s’éclipse les astres,
Quand changent les dunes et s’abat la nuit sombre,
D’un souffle se tisse la toile du désastre.
Quand clignent les douzes et cillent les étoiles,
S’amassent les nuages, se lèvent les vents,
Quand du noir orage s’étend l’obscure voile,
D’un souffle se déchaîne le grand océan.
Que virevolte le sable et gronde la pluie,
Lorsque enflent les vagues et s’assombrit la nuit,
Lorsque la foudre transperce ciel, terre et eau,
Et qu’un souffle enfoncent les voiliers sous les flots.
Que commence le combat des quatre éléments,
Que sur l’eau naisse la fureur de l’ouragan,
Que par l’onde soit détruite la falaise,
Que d’un souffle l’érable devienne fournaise,
Lorsque le ciel se déchire face à l’éclair,
Lumière plus forte que les feux solaires,
Éclairant dans les flammes l’orgueilleux navire
Qui d’un souffle ne sera plus qu’un souvenir.
Que rugissent les sept mers et gronde l’orage,
Lorsque enflent les vents et noircissent les nuages,
Lorsque se mêle la terre, l’eau et les cieux,
Et que d’un souffle s’accomplit l’ire des dieux.
Vogue, loin des obscures profondeurs glacées,
Loin du cyclone qui embrase l’horizon,
Loin du tonnerre et du fracas de la marée,
Qui d’un souffle peuvent engloutir tes avirons,
Quand sous la rafale s’arrache ton voilage,
Que par la foudre et l’éclair s’enflamme ton mât,
Quand cent lames d’azur suivent ton fin sillage,
Et que d’un seul souffle s’éteint ton faible éclat,
Mais la tempête ne connaît pas de pitié
Pour ceux qui bravent la fureur des quatre vents,
Et voguent au-devant du courroux justicier
De l’enfant né de la pluie et de l’océan,
Celui qui jaillit par un caprice du temps,
Quand se rencontrent le feu, la pluie et le vent,
Quand sortent les morts et se cachent les vivants,
Naissant de par un souffle et répandant le sang
De ceux qui s’en vont au-devant de l’ouragan.
Et voilà !